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bourables, vignes, prez, droit de pesche et de chasse, bourg qui en depend, plusieurs mestairies,


Renaudot (V. notre t. I, p. 138, et le Roman bourgeois, p. 106) ; nous n’avons donc pas besoin d’y revenir longuement. L’idée d’un semblable bureau de renseignements n’étoit pas nouvelle. On sait par Montaigne (liv. 1, ch. 34) que son père l’avoit eue déjà ; Barthélemy de Laffémas l’avoit reprise sous Henri IV, comme on le voit par un passage de son Histoire du Commerce (Archives curieuses, 1re série, t. XIV, t. 223–424) ; mais ni l’un ni l’autre n’étoit allé plus loin que le projet. C’est a Théophraste Renaudot qu’en étoit réservée la mise à exécution. Il comprit à merveille ce que devoit être un pareil établissement, et tout d’abord il le fit très complet. On savoit déjà qu’il y avoit joint des sortes de cours, des conférences, dans lesquels se traitoient toutes sortes de questions, et dont il sera parlé plus loin ; mais on ignoroit généralement que pour donner une utilité plus directe à la partie principale de son établissement, au bureau même des adresses, il avoit mis à son service une feuille spéciale, de véritables petites affiches. Elles paroissoient le premier de chaque mois ; celle que nous publions ici, comme spécimen, étant la quinzième et portant la date de septembre 1633, on voit que cette intéressante création remontoit au 1er juin 1632. Il y avoit déjà six mois que Renaudot publioit sa Gazette quand il lança cette nouvelle feuille, et il voulut que, tout en servant pour le bureau d’adresse, elle fût aussi pour l’autre comme une feuille de supplément. La relation qui se trouve en tête de ce quinzième numéro en est la preuve. Tel fait qui n’avoit pas paru dans l’une étoit inséré dans l’autre : il falloit donc être abonné aux deux pour être bien sûr de ne rien ignorer des nouvelles du jour. Quand Conrard écrit à Félibien, le 10 octobre 1647 : « Le gazetier ne nous a pas encore donné de nouvelles du tremblement de terre dont vous me parlez ; il la garde sans doute pour