Page:Variétés Tome IX.djvu/44

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Des troupes foibles et debiles,
Ayant plus de soin des prisons
Que des forts et des garnisons,
C’estoit un dessein chimerique
Digne de ce grand polytique,
D’un heros au dessus des noms,
Du roy des petites maisons.
Ses visions creuses et folles
900Ont mis les forces espagnolles
Dans le sein de l’Estat françois,
Et près du trosne de nos rois.
La France a receu mille atteintes,
Ses douleurs esgallent ses craintes ;
Tous ses membres sont languissans,
La guerre a perclus tous ses sens,
Et la vigueur de sa noblesse
N’est plus aujourd’hui que foiblesse.
Elle est malade en tout son corps,
910Ne peut faire de grands efforts,
A besoin que la main divine
La preserve de sa ruine,
Et ne doit demander à Dieu
Que la perte de Richelieu :
Car, si le Ciel benit nos armes,
S’il sèche le cours de nos larmes,
Et qu’Armand possède Louis
Par ses mensonges inouïs,
Il reprendra sa tyrannie,
920Il redoublera sa manie ;
Il bannira les plus puissans,
Il perdra les plus innocents ;
Il connoit desjà des vengeances,