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cher à Paris ; elle lui respondit que c’estoit un mystère, et, en lui disant de prier Dieu pour que son dessein reussit, lui dit qu’elle esperoit de faire sa fortune, dont elle lui feroit ensuite quelque part. — Pour lors, ladite dame Longueil donna de l’argent audit deposant pour dire quinze messes à cette intention, lui promettant à l’instant de lui decouvrir à son retour ce mystère. — Elle partit aussitôt sans


Mais l’idée de substitution dominoit. Dans une comédie satirique de 1708, L’Expédition d’Ecosse, etc., on fait dire à Jacques II :

Je voulus, par l’avis d’un jésuite pervers,
Faire la reine grosse ; aux yeux de l’univers
La chose réussit : la reine, en apparence,
Dans une obscurité de nocturne silence,
Mit au monde un enfant, né depuis plus d’un mois,
Car il étoit le fils d’un des moindres bourgeois.

Ici le prince de Galles seroit né d’un bourgeois ; ailleurs on le dit fils d’un meunier. Au bas d’une caricature gravée par Romain de Hooghe, et indiquée dans le catalogue Leber (t. IV, nº 569), on lit : L’Europe allarmée pour le fils d’un meunier. Voici le titre de quelques autres pasquils et pamphlets sur cette curieuse affaire : La Couronne usurpée et le Prince supposé, 1689, in-12 ; Consultation de l’oracle par les puissances de la terre, pour savoir si le prince de Galles est supposé ou légitime, Whitehall, 1688, in-12 ; Lettre du P. de la Chaize au P. Peters, confesseur du roy d’Angleterre, sur le bon succès qu’on a eu à faire et à inventer le prince de Galles, imprimé en 1688, qui est l’an de tromperie ; Le Roi prédestiné par l’esprit de Louis XIV, avec plusieurs lettres concernant l’accouchement de la reine d’Angleterre, 1688, in-12 ; L’Ancien bâtard (c’est Louis XIV) protecteur du nouveau, 1690, in-12 ; Le Retour de Jacques II à Paris, comédie.