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senté, auquel il faut venir sans s’arrêter aux preliminaires. Il suffira de dire qu’il n’y fut rien oublié pour perdre le cardinal de Richelieu, et que le roy entretint la reyne d’esperances, sans aucune positive, la remettant à Paris pour prendre resolution sur une demarche aussi importante.

Soit que la reyne, c’est toujours de Marie de Medicis dont on parle, comprist qu’elle n’emporteroit pas encore la disgrâce du cardinal, et qu’elle avoit


confidences paternelles : « Je ne m’arrêterai point, ajoute-t-il, à la fameuse Journée des Dupes, où il eut le sort du cardinal de Richelieu entre les mains, parce que je l’ai trouvée dans…, toute telle que mon père me l’a racontée. Ce n’est pas qu’il tint en rien au cardinal de Richelieu, mais il crut voir un précipice dans l’humeur de la reine-mère et dans le nombre de gens qui par elle prétendoient tous à gouverner. Il crut aussi, par les succès qu’avoit eus le premier ministre, qu’il étoit bien dangereux de changer de main dans la crise où l’État se trouvoit alors au dehors, et ces vues seules le conduisirent. » Ce qu’on va lire confirme tout ce qu’il dit ici. Mais à quelle relation du même événement fait-il allusion dans cette phrase : « Je ne m’arrêterai point à la Journée des Dupes…, parce que je l’ai trouvée dans…, toute telle que mon père me l’a racontée ? » Tous les éditeurs se contentent de dire que le nom qui se trouvoit après dans a été gratté sur le manuscrit. C’étoit une belle occasion de mettre leur sagacité à l’épreuve ; ils ne l’ont pas saisie. Aucun n’a pris la peine de chercher quel est celui des historiens de ce règne dont la relation de cette affaire avoit si bien l’assentiment de Saint-Simon, qu’il crût à cause d’elle pouvoir se dispenser d’en écrire une nouvelle dans ses Mémoires. Ma curiosité n’a pas été aussi indolente. La connoissance que j’avois du récit dont Saint-Simon pouvoit bien ne pas