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çons qu’ils devoient faire en particulier avant de les rendre publiques, et de la difficulté qu’il y avoit d’enseigner une nouvelle religion à Paris, tant à cause des livres theophiliques20 que de tant de predicateurs qui ne demandent autre chose que d’entrer dans le combat de la verité pour confondre les ennemis de la religion et les fleaux, ou plustost les bourreaux, de la vertu.

Quelques jours se passent, pendant lesquels la depense de leur hostellerie augmente. Point d’escolliers, point de profits pour avoir credit. Il n’est que de bien payer au commencement ; mais en payant il se trouve que leur argent devient invisible et que leur bourse est accouchée ; cela ne les etonne pas, quoy que le diable manque desja en sa promesse que leur bourse seroit toujours plaine.

Ils ont des chevaux, lesquels ils vendent pour avoir des meubles et prendre des chambres à loüages, afin d’estre plus libres à chercher des escolliers ; l’argent reçu, les chevaux sont transportez par l’achepteur et renduz invisibles au vendeur.

Les chevaux vendus, et quoy qu’ils avoient auparavant resolu de se garnir de meubles, ils chan-


Mercure (août 1811, p. 225), et notre article Une rivière souterraine dans Paris (Moniteur, 8 août 1855).

20. On confondoit volontiers ces sectaires avec les libertins de la société de Théophile, afin de les englober dans une même excommunication, et, si c’étoit possible, dans le même supplice. Le P. Garasse, en son Apologie, rapproche perfidement le nom de Théophile de celui des frères de la Croix de Roses (sic). V. Œuvres de Théophile, édit. Alleaume, t. I, p. LIX.