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faire brèche à l’Evangile, grande merveille de Dieu, qui, pour sa plus grande gloire, a permis que l’on aye contrecarré sa chère espouse et contrepointé la foy catholique, apostolique et romaine, pour donner d’autant plus de lumière aux docteurs de son Eglise de la verité de son sainct nom et de la puissance des evesques qu’il a establis dans son temple sacro-sainct, que les portes d’enfer ne pourront maistriser ; mais plus grande merveille d’avoir veu et de voir tous les jours les ennemis du christianisme miserablement perir à la veuë d’un chacun dans les feux et les flammes, et leur ame servir de proye aux diables et aux demons.

Les afflictions que l’Eglise romaine a souffertes jusques aujourd’huy n’ont point esté si violentes que Dieu n’y aye mis la main et envoyé de ses serviteurs pour renverser toutes les nouvelles doctrines qui sont survenuës de siècle en siècle ; et quoy que la magie des sacrificateurs de Pharao sembloit avoir autant de pouvoir que les miracles de Moyse, si est-ce toutesfois que le serpent provenu de sa baguette, qui devora tous les autres, debvoit assez faire cognoistre que la puissance de l’un provenoit d’une auctorité divine, et l’autre par charmes et illusions ? Simon Magus2, aussi grand enchanteur qu’aucun autre qui soit venu de son temps, se faisoit eslever en l’air par ses demons familiers, et ses


2. Simon le magicien, chef de la secte des simoniaques, qui, dans les premiers temps de l’Eglise, continua contre saint Pierre la querelle du pays de Samarie, où il étoit né, avec Jérusalem. V. sur lui un curieux article de la Revue de bibliographie, fév. 1845, p. 181.