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Marius, qui consistoit en la liberté et au moyen de pouvoir servir à leurs dieux, après avoir donné de leurs enfants contre les murailles, en partie s’entretuèrent par ensemble, en partie se pandirent, ayant faict des cordes de leurs cheveux. Et voilà ce qu’en dit Orosée au lieu sus alegué. Je sçay bien que quelques-uns, sous l’authorité de Plutarque et Florus, m’objecteront que Marius defit ces troupes à Aix et à Marseille, et que mesmes les Marsiliens fermèrent leurs vignes d’hayes faictes des os des morts, tant fust grande la desconfiture. Mais à cela le grand nombre de gens duquel estoit composée ceste armée fait voir clairement que Marius ne les deffit pas tous à une fois ; outre que, puis que nous avons des-jà dit qu’ils se despartirent en trois troupes, l’une prenant le chemin de l’Italie, l’autre tenant de près Marius, il est probable que la troisième fust celle-là que Plutarque dit avoir esté deffaicte à Aix et à Marseille ; et quoy que Florus confonde la mort de Theutobocus avec la deffaicte que le dit Marius fit à Aix, neantmoins, tant parce que ceux-cy estoyent vrayement de ses gens, et pour l’authorité d’Orose, que d’autant que nous trouvons la grandeur specifiée par Florus, l’on ne peut que l’on ne concède nostre geant estre le vray Theutobocus. Et combien que n’aurions pas ceste preuve qu’ils ayent esté deffaicts proche du chasteau de Chaumon, dit maintenant Langon, neantmoins les medailles qui se sont trouvées dans sa tumbe, outre que le nom de Marius y est demonstré par une semblable figure3 si est-ce qu’à cause de la ressem-


3. Ici, se trouve dans la pièce originale une grossière