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consolées vite ; elles n’en manquoient pas d’autres. Voici ce qu’en dit le poëte des coiffeuses, comme s’il étoit coiffeur lui-même :

Une étrangère ne fait pas
Sur le rempart le moindre pas
Que nos sœurs n’en soient enquesteuses.
Un élégant peigne en leurs mains
Se change en charmant caducée ;
Les cœurs féminins sont humains,
Une coiffeuse est si rusée :
« — Eh bien ! que pense-t-il de moi,
Lindor, dont tu parles sans cesse ?
— Madame, sa noble tendresse
Ne peut vous inspirer d’effroi ;
Il vous offre son pur hommage.
— Comment me trouve-t-il ? — Au mieux,
À miracle, et, sans persifflage,
Il proteste que vos beaux yeux…
— Est-il riche ? — Il donne équipage,
Maison montée, et, pour raison,
L’aimable petite maison.
— Achève ton accommodage ! »
Ainsi nos sœurs dans ce canton
Font plus d’un galant personnage :
Coeffant les dames du bon ton
Et les nymphes du bel usage,
Officieuses de Cupidon
Et faiseuses de mariages
Par devant le dieu du plaisir
Et son confrère le Désir.