Page:Variétés Tome IX.djvu/210

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le Bourgeois.

Messieurs, excusez si je vous traite si mal ; je ne sçay en quelle ville nous sommes, je n’y ay jamais sçeu rien faire trouver.

Le premier Convié.

Jesu ! Monsieur, hé ! que pourriez-vous desirer davantage ? voilà trop de viande de moictié.

Le second Convié.

Vous nous voulez rassasier tout d’un coup : quand je voy tant de viande, je ne sçaurois manger. Saus mentir, Monsieur, voilà trop de mets. Ô maisque vous veniez chez nous, vous ne serez pas si bien traité ; pourveu qu’il y ait une pièce ou deux plus que l’ordinaire, c’est assez : on mange jusques aux os avec appetit.

Le Bourgeois.

Pardonnez-moy, il n’y a rien de superflu ; mais c’est qu’on est bien aise qu’une table soit couverte, messieurs, vous ne mangez point.

Le premier Convié.

Hélas ! Monsieur, il n’y a que moy.

Le Bourgeois.

Messieurs, je m’en vais boire à vostre santé ; vous soyez les très bien venus.

    Stander dans les Joyeuses commères de Windsor ; après un assaut de politesse, il dit à mistress Page la même chose : « I’ll rather be unmannerly than troublesome. »