Page:Variétés Tome IX.djvu/194

Cette page a été validée par deux contributeurs.

bien ; je ne m’estonne pas si elle te crie, elle a mal à la teste.

Georgette.

Ma foy, le nostre n’arrestera pas les coups, il la fera bien plustost crier contre moy ; s’il recognoist seulement qu’on ne fasse pas bien quelque chose à sa fantaisie, il yra tout reconter ; c’est le plus maussade villain : je suis bien heureuse quand il n’est point à la maison, j’en demande plustost les talons que le devant.

Rouline.

Encore je patianterois, moy, si je n’avois qu’un maistre et une maistresse à gouverner ; mais j’avons un si grand train d’enfans que je ne sçay auquel entendre : l’un me demandera du pain, l’autre me demandera à boire, l’autre me demandera à pisser, l’autre voudra aller jouer, et je ne sçaurois auquel obeïr. Je n’ay jamais eu d’enfans, et si j’en suis bien saoule.

Le Mary.

Perrette, n’est-ce point tantost assez caquetté ? Voilà une pauvre femme qui se meurt, et, au lieu d’estre là auprès d’elle à y prendre garde, il y a une heure qu’elle est à cette porte à causer. Si je vas à toy, je te hasteray bien d’aller.

Perrette.

Tredame ! cela luy a donc pris bien soudain ? Je n’en viens que de partir tout à cette heure, elle m’a dit que je la laissy un peu reposer.

Le Mary.

Va-t’en vistement querir le medecin.