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gouster. Il y a bien des affaires après elle ; si son mary n’est tout le jour à luy licher le nez, on n’a ny beau fait ny beau dict avec elle. Elle se chatouille pour se faire rire. J’en voudrois estre aussi loing que j’en suis près.

Georgette, seconde voisine.

Et bien, Perrette, ta dame ne se veut pas bien tost guerir ? Il y a moult longtemps qu’elle est malade ; cela est bien ennuiant pour toy. Tu me sembles grandement changée.

Perrette.

Je n’ay garde de faillir que je ne sois bien changée, d’estre jour et nuit sur pied : j’ay plus de mal qu’un pauvre chien, et si encore on ne m’en sçait point gré.

Rouline.

Pardy, la nostre n’est point comme cela, Dieu mercy : c’est la femme la plus aisée à gouverner qui soit en Chartres. Mais en recompense, notre maistre est assez malaisé pour tous deux.

Georgette.

Vramment, tu aurois donc beau dire si tu estois en ma place ; tu te plains de saine teste. J’ay affaire à la veufve et aux heritiers, moy ; si la femme est bien mal-aisée, le maistre est encore pire.

Perrette.

J’aymerois bien mieux oüir crier une femme debout que de la voir geindre couchée, car tout de jour elle me viendra dire : Chauffez-moy un peu