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Les humains flechiront-ils pas
Voyant que les dieux sont à bas ?
Il a vaincu les Nereides,
Terrassé les troupes humides,
Foudroyé cent mille Tritons ;
Et ne craint vingt mille fripons,
Et ceste espagnole canaille
Qui fuira devant la bataille.
Armand, le plus grand des humains,
290Porte le tonnerre en ses mains.
Il gouverne la Destinée,
Il tient la Fortune enchaisnée ;
Son esprit fait mouvoir les cieux
Et brave les Roys et les Dieux.
Crains-tu de n’avoir point de poudre ?
Ce Jupiter porte la foudre.
Crains-tu de manquer de canons ?
Il est trop au dessus des noms,
Au dessus des tiltres vulgaires,
300Au dessus des loix ordinaires,
Pour employer dans les combats
Autre tonnerre que son bras.
Ses moins fortes rodomontades
Sont bien plus que des canonades.
Dans ses plus foibles visions
Il terrasse dix legions.
En parlant avec ses esclaves,
Il fait desjà peur aux plus braves.
Avec ses seules vanitez
310Il reprend desjà les citez,
Et dans sa plus froide arrogance
Conçoit une riche esperance.