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Le Medecin.

Madame, prenez courage, vous n’en aurez que le mal. Y a il moien d’avoir un peu de papier, que j’envoie une ordonnance à l’apotiquaire ? Que je voie un peu de son urine.

Le Mary.

La, ma fille, monsieur veut voir un petit de ton urine.

Le Medecin, tout bas au mary.

Voila de l’urine qui est bien cruë ! Prenez-y garde,

    son, et quand, tout ému, il eut pris l’arme abandonnée, et qu’il l’eut braquée, avec une justesse que son trouble ne sembloit pas permettre, elle continua de croire que le service lui etoit rendu par la main exercée de sa servante. Une lettre du jeune homme vint, à sa grande confusion, la détromper le lendemain. Il commençoit par demander pardon de son bon office, puis il en réclamoit le salaire, en disant qu’il mourroit s’il ne l’obtenoit pas, après avoir eu le malheur de le mériter. Son aventure, ajoutoit-il, rappeloit celle d’Actéon, qui, s’il n’eût été métamorphosé, seroit mort du désir de revoir, après avoir vu. Mme Grasset n’avoit rien de la déesse Diane, surtout la cruauté. Elle épousa M. d’Argencourt. Cette aventure, qui arriva réellement, comme on peut le voir dans une note de Saint-Simon sur Dangeau, fut mise en nouvelle. Elle parut en 1678, sous le titre de : L’Apothicaire de qualité, qui plus tard, quand on l’imprima dans les recueils, se changea en celui de : Le Mousquetaire à genoux. On ajoutoit : nouvelle françoise et tout à fait bourgeoise, afin de dépayser les curieux au sujet des personnages, qui étoient du grand monde. La Bibliothèque des romans l’a reproduite dans son 2e volume d’avril 1777, p. 144–157.