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sation. J’en serois un foible tesmoing pour mon peu de suffisance à cognoistre les choses principalement si relevées, et n’aurois garde aussi de vouloir temerairement obliger le public à me croire, si tant de bons esprits qui vous honorent ne confirmoient mon dire, et ne tesmoignoient comme moy des merveilles qu’ils admirent en vos discours. C’est, Monsieur, ce qui m’a fait vous dedier ce livre

    il étoit né ; les personnages qui y jouent un rôle sont Chartrains, on le verra bien à leur langage, et l’auteur lui-même étoit, ou peu s’en faut, leur compatriote. D’après la découverte un peu tardive qu’en a faite M. Duplessis, il se nommoit François Pedoüe, et il étoit chanoine de Chartres. Né à Paris en 1603, il appartenoit à la Beauce par la famille de sa mère, Françoise de Tranchillon, sœur de M. d’Armenonville. Il fit ses études à La Fèche, chez les jésuites, et obtint, n’ayant que vingt ans, par les soins du premier cardinal de Retz, la prébende à la cathédrale de Chartres, dont il prit possession en 1623. Il n’étoit pas encore prêtre, et pendant douze ans il ne fit rien d’un prêtre. En 1626 il publia, chez Peigné, à Chartres, un recueil de poésies fort mondaines dont M. Duplessis a vu un des rares exemplaires chez un bibliophile chartrain. C’est en 1631 qu’il donna Le Bourgeois poli, qu’on ne croiroit certes pas avoir été écrit par une plume ecclésiastique. Mais Fr. Pedoüe, alors, n’étoit qu’un petit maître « vestu de satin, est-il dit dans sa vie manuscrite par le chanoine Lefebvre, portant point coupé à son rabat, escorté de deux laquais, dont il avoit appelé l’un Tant-Pis et l’autre Tant-Mieux, enfin général de l’ordre des chevaliers de Sans-Souci », dont il avoit été le fondateur, ajoute M. Duplessis. Le chanoine Lefebvre dit quelques mots du livret que nous reproduisons ici et du succès qu’il obtint dans toutes les classes de la société.