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N’ont faict Machaud7 et L’Affenas8 !
Quels juges sont aussi sevères
Que ces deux cruels commissaires,
Ces bourreaux, de qui les souhaits
Sont de peupler tous les gibets,
De qui les mains sont tousjours prestes9,
100À couper des illustres testes,
À faire verser à grands flots
Le sang dessus les eschaffaux !
La mort naturelle et commune
Leur desplait et les importune,



7. Maître des requêtes, par qui commença la fortune de cette famille, dont faisoit partie M. de Machault, contrôleur général des finances sous Louis XV. Ils descendoient, disoit-on, du renégat juif Denis Machault, qui disparut en 1398, peu de temps après son abjuration. Plusieurs de ses coreligionnaires, soupçonnés de l’avoir tué, furent condamnés à payer une forte somme, avec laquelle on commença la construction du Petit-Pont (Piganiol de La Force, Descript. de Paris, t. II, p. 70). Une inscription en toutes lettres sur laquelle on lisoit : Judæus nomine Machault, attestoit ce fait. Elle disparut lors de l’incendie du Petit-Pont, en 1718, et l’on eut soin de remarquer qu’un Machault étoit alors lieutenant civil (Mémoires de d’Argenson, édit. elzev., t. II, p. 362).

8. Isaac de Laffemas, dont on a dit tant de mal. Tallemant, qui n’est jamais le dernier à faire chorus de médisance, a dit pourtant de lui (édit. in-8, t. IV, p. 32) : « Quand le cardinal de Richelieu lui fit exercer par commission sa charge de lieutenant civil, il y acquit beaucoup de réputation et ôta bien des abus. »

9. Ce vers et le suivant ne se trouvent pas dans le Tableau de la vie et du gouvernement des cardinaux Richelieu et Mazarin.