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Il ne sçait point un autre voye.
Ses escoliers sont enlevez
Par les jesuites arrivez.
Il n’a plus ny landis8, ny toiles,
Ny chandelles : il lit aux estoiles.
Un petit clerc des Bernardins,
Attentif après ses jardins,
Perd la memoire de l’année ;
Un autre à demy l’a donnée.
Celuy qui payoit pour Renaut
En Champagne a gaigné le haut ;
L’un est allé moisne se rendre,
L’autre ne veut plus rien apprendre ;
La maille il n’a pas de Maillé,
D’en avoir il n’est pas taillé.
Il n’est plus de galand au monde ;
Un autre plus ne le seconde ;
Il n’est plus d’abbé de Tyron9
Qui le retienne en son giron.
Un seul moyen luy reste à vivre :
Au libraire il revoit un livre
Et violente son humeur
Pour corriger un imprimeur,
Et c’est où la demanderesse

Pour avoir de l’argent s’adresse.

Quel besoin qu’il vint un huyssier


8. V., sur ce cadeau qu’à certain jour les élèves faisoient aux maîtres, la note d’une des pièces précédentes, p. 41.

9. Philippe Desportes, qui, enrichi par la muse, avoit sans doute pris en pitié et protégeoit le pauvre prêtre poète. Il étoit mort en 1606, c’est-à-dire quelques années avant l’époque où cette pièce dut être écrite.