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temps enchanté par les sorceleries papistiques. Madame, vous en verrez la racine morte plus tost que n’eussiez osé esperer. L’on est après pour abattre du tout le pouvoir et credit papal par la creation d’un patriarche, à quoy s’accordent ceux de l’une et de l’autre religion ; c’est tout ce que nous pouvions desirer. Il se trouve encores parmi nous quelques bigots, lesquels sont remarquez comme seditieux ; mais on les rangera à la raison par belles promesses, desquelles Vostre Majesté ne s’estonnera.

Louviers a esté surpris, et l’evesque d’Evreux, l’un des plus factieux ligueurs, envoyé à Tours, où il ne fait pas trop beau pour ceste prestraille4. Je poursuis sourdement à ce que l’on luy face son procès, car telles gens que luy sont dangereux par trop ; je croy que la justice ne s’y espargnera. En tout ce qui concerne l’Eglise de Christ, les affaires de France


4. « Le jeudi, 6 de juin, dit L’Estoille, le roi de Navarre a surpris le fort de Louviers près de Rouen. Claude de Saintes, évêque d’Evreux, qui s’y étoit réfugié, a esté pris comme il vouloit se sauver. Le roy l’a mis entre les mains du parlement de Caen, pour avoir fait quelques écrits où il prétend justifier le parricide commis sur Henri III et prouver qu’il est permis d’en faire de même sur le roy de Navarre. » (Journal de L’Estoille, édit. Michaud, t. 2, p. 57.) — P. Fayet, dans son Journal historique, place la prise de Louviers sous la date du vendredi 7 juin ; il ajoute que cette ville « n’avoit encore esté prise des guerres civiles », et que le roi y fit « grand butin de pillaige et rançons ». (Journal historique de P. Fayet, publié par M. Victor Luzarche, Tours, 1852, in-12, p. 103.)