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De légions pour les garder,
Souffriras-tu ceste insolence ?
Vois-tu pas que sa violence

Voudroit desjà te gourmander ?

C’est un hydre espouvantable,
À qui, quand on coupe le chef,
Icy la chose est veritable,
Il en naist plusieurs de rechief.
C’est la peste des monarchies ;
On ne les peut dire affranchies
Tant qu’elles portent ces gens-là.
C’est la ruine des provinces,
Et le coupe-gorge des princes,
Qui, sots, endurent tout cela.

Grand monarque, dont la vaillance
Ne trouva jamais rien de fort,
Qui vivez en la bienveillance
Malgré les siècles de la mort,
Hé ! que direz-vous à ceste heure,
Si de la celeste demeure
Vous voyez avec passion
Ce qui se fait en nostre monde,
Où tout se gouverne et se fonde
Sur les pas de l’ambition ?

Mais une ambition de vice,
Sous qui l’honneur est abattu,
Et qui ne gage à son service
Aucun amy de la vertu,
Une ambition si supreme
Que la hauteur d’un diadème
Est basse aux yeux de son desir ;
Une ambition tyranique,