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S’il est soldat et amy de la guerre,
Par son respect on te respectera.
À son retour, brave, il t’apportera
Quelque joyau venant d’estrange terre.

Si quelquefois le rheume le tourmente,
Tel humeur vient ses poulmons arrouser,
Ce rheume peut à la mort s’opposer,
Coupant chemin à une fièvre ardente.

S’il est vexé d’une morne11 paresse,
Il s’en ira de bonne heure coucher :
Tu ne craindras qu’il te vienne empescher
Le doux effect d’une libre promesse.

Si, impudent, sans mesure il se prise,
Entrant partout comme un audacieux,
Laisse-luy faire, il n’en vaudra que mieux :
À telles gens fortune favorise.

Si, affronteur, il vante sa richesse,
Il te fera tousjours brave marcher ;
Quand il s’ira par contrainte cacher,
Tu demeureras du bien d’autruy maistresse.

Si à mal faire hardy il se dispose,
N’estant jamais d’aucun bien desireux,
Pense qu’il n’est homme si malheureux
Qui, employé, ne serve à quelque chose.

FIN.




11. Var : Froide.