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de deçà, protestant que je ne desire autre que d’estre pour jamais vostre plus affectionné,

Ramonneau.

Après quelques jours que j’eu demeuré en l’autre monde, je fus prié d’une deesse celeste d’aler faire le promenoir des douze maisons où les douze signes prennent lougis les uns après les autres ; mais, avant qu’aller en ces quartiers, qui sont dangereux, quelque bon genie me conseilla de prendre de l’essence du mercure bien broyée avec l’huyle de Tipetoto, et le tout destrempé avec du nectar et de l’ambrosie, et m’en froter toutes les extremité des parties de mon corps, de peur de courir la risque de Phaeton et d’Icare ; ce que je fis, et ay faict un voyage autant admirable que vous sauriez dire, et avec autant de contentement que jamais j’aye receu tant en ce monde qu’en l’autre : car je sçay tout ce qui peut advenir durant six années, ayant eu l’heur de voir œil à œil tous les signes celeste, et de sçavoir au vray ce qui doit arriver durant six revolutions, qui me fait à croire que ceux qui vous font entendre par la voye de certaine astrolabe, sphère, globes et mapondes, qui ont en voz quartiers des predictions frivolles, et cependant ne sçavent eviter ce qui leur advient, sont gens plus plein de mensonge que de verité, et plus enclins à leurs proffits que non pas au vostre ; de sorte qu’il faut dire avec l’Italien : Non te fida é ne sara inganato.

Sçachez doncques que durant six années consecutive sera plus d’eclipses de bourses que non pas de