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la rigueur de l’hyver par l’humble radication d’une chaleur ignée qui me donnoit sur la place Maubert (au moins, dis-je, à la Grève3 de mes jambes), il me souvint que ceste année commençoit à prendre fin, et que le dernier jour d’icelle servoit de veille au premier de l’année prochaine, et que pareil jour la coustume, autant ancienne que louable et bonne, estoit d’estrener ses amis, et qu’entre tous ceux que j’ayme en ce monde tu as pris le supresme degré ; toutefois ces considerations, assemblées comme une botte d’allumettes ou de carottes, m’ont fait resoudre de t’estreiner à ce beau jour de l’an. Mais ceste resolution ne m’a de rien servy, d’autant que, quand


le marmot, ce seroit, d’après cette explication, charbonner des bonshommes sur les murs en attendant quelqu’un, ou par désœuvrement. D’autres veulent y voir une allusion aux amants morfondus qui, faisant le pied de grue à la porte de leur maîtresse, se consoloient à baiser le marteau sculpté en marmot grotesque. Cette opinion peut se justifier par la miniature d’un roman du XVIe siècle, reproduite dans le Bibliographical Decameron de Diddin, t. 1, p. 216, où l’on voit un jeune homme baisant ainsi le marteau de la porte de la maison où demeure sa dame ; et aussi par plus d’un passage des auteurs du XVIe et du XVIIe siècle, notamment par une phrase de la comédie des Petits maîtres d’été (1696), qui nous représente ces Narcisses modernes passant l’hiver « à se morfondre sous les fenêtres des dames et à baiser les marteaux des portes. » — Dans la Comédie des proverbes (acte 2, scène 5), Fierebras dit : « Je leur feray croquer le marmouset. »

3. Il n’est pas besoin de faire remarquer le jeu de mots qu’il y a ici sur l’espèce de grandes bottes, ou guêtres de cuir, qu’on appeloit grèves.