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aboutir à un chemin qui fait la separation du Pré-aux-Clercs d’avec celuy qu’on appelloit autrefois le Pré-aux-Moines, auprès des filles qu’on nomme de Saint-Joseph85.

Ainsi, la censive de l’Université contient non seulement toutes les maisons qui sont sur la gauche dans les rues Jacob et de l’Université, depuis l’encoigneure de la rue de Saint-Benoist jusqu’à la rue du Bac, mais encore toutes celles qui sont dans la rue des Anges, celles qui sont dans la rue des Saints-Pères jusqu’au cimetière des Huguenots, dont une partie est ainsi comprise dans la mesme censive, et les trois maisons qui sont dans la rue du Bac vis-à-vis de l’hôtel de l’Université.



85. Il ne faut pas les confondre avec celles dont il est question dans le Supplément de du Breul, p. 43, et qui, venues de Lorraine, s’étoient établies rue de Vaugirard au commencement du XVIIe siècle. Celles dont on parle ici eurent pour fondatrice Marie Delpèche de l’Étan, et c’est le 16 juin 1641 seulement qu’elles prirent possession de la maison qui devint leur couvent. Elle se trouvoit rue Saint-Dominique, « au milieu des hôtels ou palais qui la forment », dit Piganiol (t. 8, p. 166). On y entretenoit de pauvres orphelines, qui y étoient reçues dès l’âge de huit ans. Mme de Montespan agrandit cette maison, ce qui fit dire par plusieurs, notamment par Saint-Simon, qu’elle l’avoit bâtie. Elle s’y retira, mais « fut long-temps à s’y accoutumer », dit encore Saint-Simon (Mémoires, t. 2, p. 57). Dangeau parle de cette retraite sous la date de décembre 1691. (V. édit. complète de son Journal, t. 3, p. 457.) Ceux qui ont dit qu’elle y mourut se trompent ; mais ceux qui, induits en erreur par le nom de cette communauté, ont écrit que Mme de Montespan mourut dans le quartier Montmartre, rue Saint-Joseph, se trompent bien davantage.