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pieds ne de mains, ne parler, ne tousser, moucher et cracher, sur peine d’avoir le poing couppé. Après revient l’assaillant, accompaigné comme dessus, cabasset12 en teste, que de rechief fait monstre, comme dessus, et puis entre dedans le camp en un carré, où il se assiet dedans une chaire sans baston ; après vient le deffendeur, en pareil ordre, et se assiet dedans le camp, à l’autre carré opposite. Euls là estans, est parlementé au roy de la manière des armes par lesditz quatres maistres du camp, et deux parrains est trouvé, et dict que le deffendeur doit choisir. Le dit deffendeur dit qu’il veult combattre avec deux espées nues à chacune main nue pour le premier combat ; et, pour le second, une espée à une main et ung poignard à l’autre. Les deux espées sont parties à l’assaillant et mises au poing, idem au deffendeur. Cela faict, est publié un autre edict par les hérauls, de par le roy, et comme dessus, de la permission du combat, signifiant que les dictes armes du vaincu seroient trainées et villanées, et celles du vainqueur exaltées, et le dit vaincu, mort ou vif, pugny à la discretion du roy. Le prevost de Paris, parrain dessus nommé, prent l’assaillant à costé, le meine tournoiant à l’assaut ; idem en fait le dit deffendeur, et cependant crioyt ung herault par trois fois : Laissez-les aller, les vaillans combatans ! Et tant les laissent aller, et commencent à ruer grands coups ; fust blessé le deffendeur au pied gauche, jusques à grant effusion de sang, un grand coup qui vint cheoir de dessus la teste sur la cuisse et sur le


12. Sorte de casque ou de heaume.