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gentilz hommes, ses parens et amys, et bon ordre, car à la dicte heure convenoit se comparoir, et devans soleil couchans rendre son ennemy vaincu. Tantost après arrive Denyères, en semblable ordre comme dessus, avec son parrain ; à l’eschauffault des quatre herauls estoient aux deux coings fichez en deux tableaux les armes des deux combattans ; tost après sonnent trompettes et clerons par les quatre herauls par trois fois, et lors est publié l’arrest du roy par luy donné en son conseil privé, par lequel le seigneur de Chasteauroux7, demandeur en cas d’honneur, est declaré et deschargé par le roy du faict contre luy mys en avant, qu’est de la fuyte au roy de la bataille de Pavie8 et la querelle demou-


7. Messire Jean de La Tour, seigneur de Châteauroux.

8. « L’occasion de leur combat, dit La Colombière, fut que Sarzay, parlant du sieur de La Tour, avoit dit qu’il s’en estoit fuy de la bataille de Pavie ; sur quoy, La Tour l’a fait appeler devant le roy, et luy demande s’il a tenu ce discours. Il répond que ouy, et qu’il l’avoit ouy dire à Gaucourt. Il semble donc que c’estoit à La Tour à s’en esclaircir avec Gaucourt ; neantmoins, Gaucourt appelé, ce fut Sarzay qui luy demanda s’il n’estoit pas vray qu’il luy avoit dit que La Tour s’en estoit fui de la bataille. À quoy La Tour respondit sans l’advouer ni desadvouer : « Vous avez dit vous-mesme que vous le teniez de Veniers. » — « Il est vray, repartit Sarzay ; Veniers me l’a dit. » Alors Gaucourt, ayant remonstré que, puisque Sarzay advouoit le tenir de Veniers, il n’estoit plus tenu de respondre, fut renvoyé, et Veniers incontinent appelé, qui donna un dementy à Sarzay.

« Pour en connoistre la verité et savoir entre eux qui estoit le faux accusateur, le roy ordonna que Veniers et Sar-