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ordres, rebelles à nostre estat ; defendons à tous les officiers dicts de boire de leur vie goutte d’eau, de manger aucunes sortes de confitures, fruits, lactage ny autres choses capables de prejudicier à nos interests, en ce que tous ces choses peuvent empescher la soif ; defendons semblablement de repandre jamais goutte de vin, si mechant qu’il puisse être ; de casser verres, bouteilles ny flacons ; et enjoignons de faire toujours ruby-sur-l’ongle après avoir beu ; de manger force cervelats, fromages, persillages, harangs sorets, force jambons de Mayence, saucissons de Boulongne, cuisses d’oyes, gorges de porcs, et generallement tout ce quy pourra procurer l’alteration4 ; surtout de ne point oublier à mettre dans leurs sausses nos chers amis le marquis de la Poivrade et le baron de Salinieri5 partout comme nos plus intimes bienfaiteurs.

Pourra partout notre dict chancellier pourvoir à quy bon luy semblera de nos officiers de l’ordre, quy porteroient toutefois les noms suivans, savoir :

Le premier des commandeurs s’appelle Long-


4. Rabelais appelle tous ces mets aiguillons de vin.

5. Ces noms rappellent ceux que prirent les membres de l’Ordre de la Boisson. La Gazette qu’ils publioient, et qui étoit rédigée en partie par Mogier et l’abbé de Charnes, avoit pour titre les nouvelles de l’Ordre de la Boisson, chez Museau-Cramoisi, au Papier Raisin. Les noms des bachiques rédacteurs étoient à l’avenant : Frère des Vignes, frère Mortadelle, natif de Saint-Jean-Pied-de-Porc ; dom Barriquez Caraffa y Fuentez Vinosas, M. de Flaconville, le sieur Villebrequin…