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VII.

Que si quelque pauvre diable, par malheur, est pris sur le fait en coupant quelque chaisne, tablier, pochette, bourse, sera tenu de jouer, escrimer, estramaçonner de l’espée à deux jambes ; laisser plustost à la pluie toute sorte d’engins, ciseaux, couteaux, tenailles, sur peine d’estre eslevé sur une busche de quinze pieds de haut, et d’espouser ceste vefve qui est à la Grève7. Voulons en outre, quand quelqu’un s’enfuira et qu’il sera poursuivi par les bourgeois, archers et autres gens, que trois ou quatre de nos filous arrestent les plus hastez, fassent passage au delinquant, sous ombre de s’enquerir du fait et de courir après.

VIII.

Seront d’ordinaire bien habillez, manteaux de taffetas satin, pourpoints decoupez, effrontez, hardis à l’entreprise, fins et subtils, hauts à la main, bonne mine, bon pied, bon œil, marquent une chasse pour le lendemain, diligens, actifs, forts et puissants, afin que si, par cas fortuit, ils sont envoyez à Marseille pour servir le roy, ils aillent gaillardement avec ceste rodomontade : Valeamus à galeras por servir el re nuestro seignor, et qu’estant là arrivez ils escrivent dans l’eau avec une plume de quinze pieds de long8, et tiennent bonne posture.



7. En argot, la guillotine est encore appelée la veuve.

8. C’est ce qu’on appeloit obtenir un brevet d’espalier.