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LE BOURGEOIS, furieux.

Ah ! le charlatanisme !…

Il se sauve au milieu des rires de la foule.
CAPRICE.

Ah ! j’aperçois, Cosmos… à mon tour ! (Haut.) Allez la musique !

Vlan se remet à battre du tambour.

Scène V

Les Mêmes, COSMOS, CACTUS.
COSMOS.

Tiens ! des charlatans !…

Il vient se mêler à la foule.
CAPRICE.

Avant de prendre congé de vous, mesdames et messieurs, il nous reste à vous présenter une eau magique, incomparable, inestimable, inappréciable et complètement inconnue jusqu’à ce jour… (Vlan accompagne tous ces adjectifs d’un roulement de tambour. — Caprice continue.) Cette eau, mesdames et messieurs, possède toutes les propriétés, toutes les vertus, toutes les qualités. Elle guérit les rhumes de cerveau, les rages de dents et les cors aux pieds. Elle ôte les taches, remplace le cirage, et fait couper les rasoirs… elle fait pousser les cheveux et tomber la barbe ou pousser la barbe et tomber les cheveux, à volonté. Elle fait engraisser les gens maigres et maigrir les gens gras.

COSMOS, dont l’attention est éveillée, à part.

Maigrir…

CACTUS, de même.

Maigrir !

CAPRICE.

Enfin, elle fait tout, elle sert à tout, elle est bonne à tout…

VLAN.

À tout !…

CAPRICE.

Malheureusement, il ne m’en reste qu’une bouteille… cette bouteille, vous comprenez bien que je ne veux pas la vendre, je la donne… mais à qui la donner ?

TOUS.

À moi ! à moi !