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LES VICTIMES DU LIVRE.

Il ne s’ennuie plus pour de rire, il s’embête pour tout de bon.

Ce farceur, qui la demandait courte et bonne, la mène bête et triste, et, un beau jour, il meurt de spleen et d’écœurement, dans son agonie tenant d’une main la main de René, de l’autre le nez du père Aubry.

Heureux encore si, le cœur troublé par les aveux arrachés à la triste et infortunée Amélie, il ne se sent pas tressaillir quand sa sœur l’embrasse, et ne se surprend pas à craindre que les caresses de l’espiègle et rieuse enfant ne cachent un amour criminel !


ANTONY.

Tous les chevaux s’emportent… dans les livres. Vous sautez à leur tête, ils vous écrasent sous leurs pieds.

À partir de ce moment, on ne se rappelle plus rien… Quand on se réveille, on est tout étonné de se trouver dans une chambre éclairée d’un jour pâle, avec une comtesse qui vous embrasse.

C’est la grande dame de la voiture, la femme du vieux général en tournée, la veuve de Pondichéry.

Connu, l’enfant « qui n’a pas eu de mère ! »

Mais, à partir d’Antony, l’enfant abandonné se