LE CORSAIRE.
Après la bibliothèque de collège, celle du cabinet de lecture, après le naufragé connu, l’homme sans nom ; après Jean Bart, Jean Fatal…
Le Pirate, Arthur, la Gorgone… Eugène Sue, La Landelle, etc., etc…
Le fameux corsaire au nez d’aigle, à la lèvre pâle, à l’œil bleu d’enfer, qui ne parle pas, qu’on n’entend que dans le danger, l’orage ou la bataille… D’où il vient ?… nul ne le sait ! Il n’a pas de pays, pas de patrie. Ubi mare, ibi patria. — Qui l’a fait si sombre ?… Est-ce un amour, un crime ? Le mousse dit qu’une fois il l’a vu pleurer.
Toujours est-il qu’il ne rit jamais. Ses hommes lui obéissent comme à Dieu et le craignent comme le diable ; et il va, entre le ciel et l’eau, faisant sauter les têtes et les navires…
Tempêtes, massacres, incendies, un peu de viol au besoin ; l’orgie sur le pont où le tafia ruisselle ou dans la taverne où les couteaux marchent !
Voilà pourtant les rêves que caressent, dans leurs fauteuils en cuir vert, de braves gens qui ne feraient pas tort d’un sou à personne, et qui ont peur des revenants ! Vous entendez des hommes qui ont un ventre à ne pas pouvoir lacer leurs souliers, ou des pituites à faire rendre la Garde, vous dire qu’ils étaient nés pour être corsaires, qu’il leur fallait cette