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DEUX AUTRES.

sent la tombe, ceux qui n’ont pas reconnu le cadavre !

Je voudrais quelquefois rêver près de la pierre ! Pourquoi ce suicide à l’ombre après cette vie sans tache ? pourquoi cette mort sans gloire ? Ah ! le dégoût l’a pris ; il pourra nous prendre demain ! Et pourquoi non ? Quand toutes ses curiosités sont assouvies, que toutes ses affections ont été brisées, et qu’il lui est, de par la société qui a peur, défendu de parler à sa guise, je comprends que l’homme se tue ; soit qu’il croie que les vers mangent les âmes avec la chair, soit qu’il pense qu’on prend sa revanche là-haut. Toi, notre ami, qui es parti le premier, tu sais le mot du grand mystère !

Regrettes-tu, dis-moi, de nous avoir quittés ?