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LES MORTS.

chemin avec courage ! Ne poussons pas de plaintes, dévorons nos larmes. Beaumanoir, bois ton sang !

Et maintenant, si j’ai laissé échapper des paroles trop vives, qui aient la couleur du reproche ou l’accent de l’amertume, c’est de mon cœur que le cri est sorti. Il s’est gonflé au souvenir des douleurs que j’ai connues, des agonies dont je fus le témoin. Je n’ai voulu que déposer une couronne au seuil de la fosse commune. Je ne viens point secouer un drapeau, mais demander à votre justice, tête nue, un mot d’adieu aux morts, un salut aux blessés.