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porte devant laquelle il me laisse planté. Enfin il revient et me fait signe d’entrer.

J’entre.


M. Bonardel m’indique un siège.

J’attends.

Rien !

Il regarde des papiers — et a l’air de ne plus s’occuper de moi. Je puis faire des cocottes, si je veux !

Je tousse un peu — ça lui est égal ; je peux tousser, je puis faire hum, en mettant ma main gantée de noir devant ma bouche ; il écrit toujours !

C’est terrible, ce silence !…

Si je brisais quelque chose ?…

Je laisse tomber mon chapeau ; il se met à rouler jusqu’au bout de la chambre, en faisant un grand rond avant de s’arrêter, comme une toupie qui va mourir…

Il s’en paie, mon chapeau !…

Je cours après ; cela prend un bon moment. Je le ramasse ; j’ai le temps de le ramasser, de revenir sur ma chaise. M. Bonardel me laisse libre, tranquille. Je ne le gêne pas.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Ah ! tant pis, je casse la glace !


Monsieur, MONSIEUR BONARDEL !


Je me suis décidé à parler, mais d’avoir mis deux fois Monsieur sur la lettre l’autre jour, ça m’est resté