Le Saint-Vincent crie, moi je parle et je dis :
« Tu crieras après… Tu vas demander pardon, d’abord. Ah ! tu applaudis quand les sergents de ville nous arrêtent !
— Ce n’est pas moi.
— Ce n’est pas toi ? Eh bien ! jure par le saint-père le pape que ce n’est pas toi. »
Je l’ai surpris criant bravo. Nous allons voir s’il osera jurer.
« Vous me lâcherez si je jure que ce n’est pas moi ?
— Oui.
— Je vous jure…
— Par le saint… Allons, faut-il épeler ?
— Par le saint…
— Père le pape.
— Perlepap. »
Il marmotte, il va trop vite. Ce n’est pas du jeu. Il faut un père le pape plus sérieux : — pet-reu-leu-papp !
Il le donne aussi sérieux que je le veux ; je suis bien forcé de le lâcher.
Mais je me ravise au même moment !
Ai-je été parjure en cette occasion ? Ai-je violé la foi des serments, manqué à la parole promise ? Je me le suis demandé souvent depuis. Je ne sais pas encore si j’eus tort de courir après le Saint-Vincent et de le ramener par l’oreille.
« Que me voulez-vous ?
— Viens, que je te donne encore un coup de pied au cul. »