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nité, au contraire, en exaltant le cœur, élèvent aussi l’esprit.

Cette bienveillance dont on m’a fait reproche, en termes indulgents à la vérité, était donc un parti pris à l’avance.

La seconde question que je m’adressai fut celle-ci : Ai-je quelque chose à dire, à apprendre au public ? — Oui.

Les heureux hasards de ma vie m’avaient mis en situation de voir de près beaucoup de choses et beaucoup d’hommes de mon temps : choses et hommes singuliers ou remarquables. De nombreuses relations assez intimes avec des personnages politiques ayant servi divers gouvernements m’assuraient de curieuses révélations et des renseignements précis sur plus d’un fait devenu historique. Des documents nombreux, des papiers de famille de la branche aînée et de la branche cadette des Bourbons étaient, en outre, tombés entre mes mains. Je ne pouvais songer à me faire historien ; le talent et l’autorité me manquaient. J’ai donc encadré ces matériaux si précieux pour l’histoire dans des récits familiers, rapides, mais où du moins je n’ai jamais exagéré ni amoindri la vérité.

Peut-être ces Mémoires seront-ils un jour utiles