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en 1814, cet audacieux et cruel pamphlet intitule : Bonaparte et les Bourbons.

Lemercier, Victorin Fabre et Ducis montrèrent de la noblesse et de l’indépendance jusqu’à des refus de places et d’honneurs.

L’abbé Delille eut le courage de rester fidèle dans ses vers à la maison des Bourbons.

Madame de Staël subit avec dignité, mais non sans douleur, dix années d’exil. Son livre de l’Allemagne n’avait peut-être d’autre tort que de venir d’un écrivain suspect.

Louis XIV, qui aimait aussi les lettres, n’hésita pas à bannir l’auteur d’Andromaque et d’Esther de son intimité et de son palais, pour avoir commis le crime de rappeler devant lui et devant madame de Maintenon les mauvais écrits de Scarron.

Napoléon n’obéit jamais à de si futiles rancunes, et les nécessités de sa politique de dictateur et de conquérant purent seules le pousser à des persécutions et à des rigueurs.