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Le 22 février 1807, Barré, Radet et Desfontaines célébrèrent la victoire d’Eylau, en ajoutant les couplets suivants au Rève, ou la Colonne de Rosbach :


Le Russe paraissait content
De sa dernière danse,
Et nuitamment,
Furtivement,
Reculait par prudence ;
Mais voilà qu’en carnaval,
Il veut revenir au bal :
Hélas ! tout comme en Prusse,
Le Russe repoussé,
Rossé,
À quitté son pas russe
Pour le croisé-chassé.

Ses généraux disaient d’avance :
« Nous sommes bien sûrs du succès,
» Car déjà le Russe commence
» À n’avoir plus peur des Français. »
Or voici quelle est la recette
Qui le guérit de sa frayeur :
Devant nous, pour n’avoir pas peur,
Tous les jours, il bat en retraite.


À la fin de l’année théâtrale 1807, une scission éclata entre les auteurs du Vaudeville : quelques-uns, fatigués de la lutte impuissante qu’ils soutenaient contre le répertoire de Barré, travaillèrent pour le théâtre Montansier-Variétés, qui, chassé du Palais-Royal par l’influence de la Comédie Française, jouait à la Cité, pendant qu’on achevait de construire la salle des Panoramas. Cette salle des Panoramas fut inaugurée le 25 juin de cette année 1807.

En vertu du décret du 8 juin 1806, qui déclarait, article 5, que le ministre de l’intérieur pourrait assigner