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MESSIEURS LES DÉPUTÉS DE LA SECONDE CLASSE DE L’INSTITUT,

« Si la langue française est devenue une langue universelle, c’est aux hommes de génie qui ont siégé ou qui siègent parmi vous que nous en sommes redevables.

» J’attache du prix au succès de vos travaux ; ils tendent à éclairer mes peuples et sont nécessaires à la gloire de ma couronne.

» J’ai entendu avec satisfaction le compte que vous venez de me rendre.

» Vous pouvez compter sur ma protection. »

L’empereur ne se contenta pas du rapport de la seconde classe de l’Institut ; il voulut donner à l’industrie, à l’agriculture, aux sciences, aux lettres et aux arts un essor nouveau et simultané en fondant les prix décennaux. Nous citerons ici les décrets de l’empereur pour les prix décennaux. Ils ont de la solennité, de l’élévation, de la grandeur et de l’universalité. Ils marquent avec accent et relief quelles étaient, au milieu du bruit et des travaux de la guerre, les préoccupations de l’empereur pour les institutions de la paix.


DÉCRET IMPÉRIAL
QUI INSTITUE DES PRIX DÉCENNAUX POUR LES OUVRAGES DE SCIENCES, DE LITTÉRATURE, D’ARTS, ETC.


Au palais d’Aix-la-Chapelle, le 24 fructidor an xii.

Napoléon, empereur des Français, à tous ceux qui les présentes verront, salut :

Étant dans l’intention d’encourager les sciences, les lettres et les arts, qui contribuent éminemment à l’illustration et à la gloire des nations ;