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encore vivants ; c’est, selon moi, un funeste usage ; il faudrait faire cuire les coquillages presque sortant de la mer et les expédier cuits. En prolongeant leur existence d’une manière factice, ou n’a plus que des testacés amaigris, malades, ayant vécu de leur propre substance, et ayant souffert une longue agonie.

On a beaucoup écrit sur l’art sérieux de la cuisine, sur les recherches culinaires du gourmet et du gourmand. Dans presque tous ces traités ex professo, on s’est contenté de faire de l’esprit sur la cuisine, j’excepte pourtant la Cuisinière bourgeoise ; mais il y aurait à entreprendre de nombreuses expériences, à recueillir de précises observations sur les sels, sur les substances diverses que chaque aliment introduit dans le torrent de notre circulation et dans toute notre économie ; il y aurait à étudier les influences de ces sels et de ces substances, qui doivent nécessairement à la longue modifier utilement ou d’une manière funeste notre organisation. Une série de travaux a déjà été commencée à ce sujet ; mais ce serait une belle tâche que de les compléter.

Un résumé fait au point de vue de l’hygiène pour l’homme en santé, fait au point de vue de la thérapeutique pour l’homme malade, serait un livre pratique pour le pauvre comme pour le riche, pour l’enfant, pour l’adulte comme pour le vieillard, pour l’homme comme pour la femme ; ce serait un livre à l’usage de toutes les familles.

Pendant mes études médicales, les concours étaient de rudes épreuves pour mes condisciples et pour moi ; les uns déjeunaient amplement, buvaient du vin et prenaient du café, pour surmonter leur timidité et leurs