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VÉNUS EN RUT


je crus ne pouvoir mieux réussir qu’en faisant répéter à la petite le rôle qu’elle devait jouer.

— Joséphine, lui dis-je, tu vas courir la carrière des plaisirs, tu dois être demain au chevalier ; mais l’inconstance des hommes, et la tienne propre, rendront ces engagements peu durables ; ton jeune cœur voudra de nouveaux biens ; tu pourrais mal juger des délices de l’amour par le premier sacrifice que tu lui dois ; ton amant craint de te voir dans ses bras y exprimer la douleur ou la maladresse ; passe dans mon boudoir, je t’apprendrai comment tu jouiras dès la première fois ; sois obéissante, et je suis assurée que, n’éprouvant pas aujourd’hui la volupté dans sa plénitude, tu en auras un avant-goût qui te fera désirer d’en recevoir le complément.

Joséphine promit ce que je voulais ; je la plaçai sur le bord du lit renfermé dans mon alcôve de glaces ; je fis mettre sous ses reins deux coussins pour les élever ; je voulus qu’elle fût en chemise ; sa tête était soutenue, afin qu’elle pût voir et sentir à la fois. Honoré, de qui j’étais sûre, devait la préparer, et lui faire éprouver des gradations qui lui étaient inconnues. La vue du plus joli corps possible l’avait fait bander comme un carme, et, certainement, il eût été plus loin que je ne le voulais, si je n’avais eu l’intention de l’arrêter. Je lui ordonnai de se déshabiller, il le fit ; je dis alors à la petite :