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VÉNUS EN RUT


m’essayer, je voulais me ménager pour aller en augmentant de gloire, et battre la fameuse Sophie, que je voyais aux prises avec Richeville, et qui allait ventre à terre. Cloris était exploitée par le petit abbé de Mieval, parent de Mondor. Nous terminâmes cette scène, tout à peu près aussi rapidement : Mondor célébra mes charmes, et ses amis, le sachant connaisseur, brûlaient d’en acquérir la certitude.

Se reprenait qui voulait, et tant qu’il voulait : après un entr’acte, l’abbé, qui avait retenu la place, s’avança, et me dit, avec apprêt, des choses agréables : il me le mit beaucoup mieux que je ne l’aurais cru : sa figure efféminée n’annonçait pas sa vigueur. Les autres hommes étaient Duchange, Contant et Marin. J’en voulais à Richeville, qui avait l’air le plus nerveux ; il succéda au petit abbé.

Après ces trois coups expédiés en un quart d’heure, mes compagnes me firent compliment sur ce qu’elles avaient vu, que j’avais tiré de ces messieurs le meilleur parti possible en si peu de temps.

— Bagatelle, leur répondis-je ; mes amies, sans les égards que je vous dois, je tiendrais seule tête à ces aimables assaillants : ce n’est pas que je n’aie distingué l’ardeur brillante de Sophie, et la douce langueur de Cloris à qui il est si difficile de résister ; mais je ne suis venue