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niser sur le gibet : « Marie ! » lui dit Jésus… À cet appel, rayon de soleil dans l’abîme sombre de sa détresse, elle se retourne et voit le Rédempteur ressuscité, radieux… (Jean"", xx.)

Sur le chemin où les disciples d’Emmaüs s’entretiennent de leur inconsolable tristesse, à l’heure où les reflets magiques du crépuscule remplissent de pourpre et de rose le ciel de Judée, un homme marche auprès d’eux. Il leur demande le sujet de leur peine ; il les console, il les éclaire : ses paroles sont douces et ardentes comme les flammes du ciel oriental, et les pauvres pèlerins sentent leur cœur brûler dans leur poitrine en les écoutant… Ils pressent leur compagnon d’entrer chez eux, de s’asseoir à leur table et tout à coup, lorsque leur hôte rompt et leur donne le pain, image du corps brisé pour eux, au geste auguste de la bénédiction, ils le reconnaissent à l’instant même où le Christ, sa mission près d’eux accomplie, disparaît à leurs yeux. (Luc, xxiv.)

Voici au milieu du Cénacle, le Ressuscité présent soudain, malgré les portes fermées… Les apôtres ne comprennent pas plus vite que Marie au jardin, ou les disciples sur la route ; il faut,