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achevé, car il ne sera parfait qu’à la fin de ce monde.

Au moment où le Christ expire sur la croix après s’être écrié : « Tout est accompli ! » le voile qui, dans le temple, cache le Saint des Saints, se déchire du haut en bas, révélant à tous les regards le sanctuaire accessible au seul grand prêtre. En même temps, des sépulcres s’ouvrent et des saints ressuscitent, prodiges proclamant le nouveau règne et la réalisation de la prophétie adressée par Jésus à Nathanaël : « En vérité, vous verrez désormais le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l’homme. » (Jean, i, 52.)

Entre le domaine céleste de la beauté, de la pureté, du bonheur infini et le monde de la douleur et du péché, plus de barrière inexorable ; le Christ a réconcilié la miséricorde et la justice par son holocauste ; il n’y aura plus qu’un seul royaume, celui de son amour.

Lui-même sera le lien entre le ciel et la terre, les âmes déjà recueillies dans le paradis et celles qui luttent encore ici-bas, les vivants et les morts. Par Lui, nous demeurons indissolublement unis à ceux qui nous ont précédés dans la