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Viens donc à nous, ô Toi qui seul peux nous les rendre ;
Tes pieds sanglants sont lourds de poussière et de cendre
Mais nous les baiserons.
Voici pour effacer les affronts de la route,
Voici pour les laver, nos larmes goutte à goutte,
La sueur de nos fronts.

Notre table et nos cœurs de Toi ne sont pas dignes.
Que pouvons-nous t’offrir ? L’âcre vin de nos vignes,
Et notre pain amer.
Tu nous rassasieras de ton amour, délice
Des martyrs couronnés, mystérieux calice,
Profond comme la mer.

En nous donnant cette eau que notre soif envie,
En nous réconfortant des paroles de vie,
Christ, Tu nous montreras
Au delà de ce monde et de ses apparences,
Au delà de la mort muette et de ses transes,
Nos trésors dans tes bras.