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infini, respectueux de leur liberté, sollicite l’entrée de nos cœurs, il ne la fcrce pas… Il se tient à la porte et il frappe, il attend qu’on lui ouvre… (Apost., III, 20.)

Mai la misère du logis ne le rebute pas. À ces pauvres qui vont l’abandonner et le renier, et dont tout à l’heure il lavait les pieds poudreux, il ne se lasse pas d’exposer, de redire la puissance vivifiante et invincible de l’amour ; il s’efforce de les élever jusqu’à lui, de les fortifier, de les consoler d’avance : « Je m’en vais et je reviens vers vous… Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais au Père. » (Jean, xiv, 28.)

Il leur enseigne ainsi un nouvel amour, un amour désintéressé qui accepte le sacrifice et y puise une force neuve. En l’aimant de la sorte, les disciples se rapprochent de leur Maître sacrifié. Mais cet amour immolé ne doit pas être impuissant et inactif ; la victime volontaire est vivante, plus vivante que jamais : « Si vous m’aimez, dit Jésus, gardez mes commandements. » (Jean, xv, 12.) Et quels sont ces commandements ? Un seul les résume tous : « Aimez-vous les uns les autres. » (Jean, xiii, 24.)

En aimant notre prochain, nous demeurons