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vent même blessés, mourants… Et ce fut le cri magnifique : « Debout les morts ! » Et les morts se levèrent… Ils triomphèrent.

Des femmes bravèrent les bombes et les baïonnettes ; des enfants tombèrent devant le peloton d’exécution en criant : « Vive la France ! » ou : « Vive la Belgique ! » Des prisonniers agonisèrent pendant des mois et des années sans se déclarer vaincus. L’ennemi tuait le corps… il ne pouvait rien faire de plus. Et nous qui fûmes témoins de ces martyres, nous qui recueillîmes sur des lèvres mourantes les paroles de la vie éternelle, nous en douterions, nous admettrions lâchement que, de ces âmes sublimes, il ne reste qu’un peu de cendre et un souvenir glorieux ! Nous ne serions pas dignes d’elles alors, ni de leur tendresse ; nous n’aurions pas droit à cette parole que Jésus adresse seulement à ses amis ; car seuls les amis du Crucifié ressuscité, ses amis conscients ou inconscients, ceux qu’il aime parce que, comme lui, ils immolent leur vie d’un jour à une vie supérieure, possèdent la force morale qui se rit des puissances matérielles.

Ses amis conscients ou inconscients… Vous les amis de Jésus ne le connaissent pas ou ne