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les immortelles amitiés

et participent au même bonheur. Les prières de tous les saints montent vers Dieu dans le même encensoir d’or. (Apoc., vii, 9-17, xv, 2-4, xix, 1-8, viii, 3, 4.)

Les élus nous sont représentés comme s’intéressant à ce qui se passe sur la terre, se réjouissant quand tombe la grande Babylone, symbole et résumé de toutes les puissances iniques. Une vision terrible et touchante nous montre les martyrs réunis sous l’autel comme un holocauste agréable à Dieu, eux qui furent immolés à cause de la parole divine et du témoignage qu’ils lui avaient rendu. Leur cri redoutable ressemble à celui du sang d’Abel, le premier innocent assassiné ; car, dans l’Évangile, la miséricorde ne fait pas tort à la justice, ne la supprime pas : « Jusques à quand, Maître saint et véritable, tardes-tu à juger et à tirer vengeance de notre sang sur les habitants de la terre ? » (vi, 9, 10.)

Il ne s’agit pas là évidemment d’une rancune et d’une inimitié personnelles : « Non pas à nous, Éternel, non pas à nous, mais à ton nom donne gloire », pourraient, comme le psalmiste, chanter ces confesseurs, « à cause de ta bonté, à cause de ta fidélité ! Pourquoi les nations diraient-elles :