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Pourquoi tant de chrétiens disent-ils en parlant d’un mort bien-aimé : « Je l’ai perdu ! » Et s’ils pensent ce qu’ils disent, ne sont-ils pas misérables entre tous ?

Ces paroles de saint Paul impliquent la foi dans une survivance personnelle, puisqu’il tombe sous le sens que pour retrouver quelqu’un il faut le reconnaître. Différents passages des épîtres nous éclairent sur la façon dont l’apôtre comprenait l’immortalité. Le plus explicite me semble celui de la deuxième lettre aux Corinthiens : « Nous savons en effet, que si cette tente (notre corps, notre chair) où nous habitons sur la terre est détruite, nous avons dans le ciel un édifice qui est l’ouvrage de Dieu, une demeure éternelle qui n’a pas été faite de main d’homme. » Nous savons, nous avons… Comment exprimer plus énergiquement la certitude ? Nous ne sommes pas encore entrés en possession, mais déjà nous possédons.

« Aussi nous gémissons dans cette tente, désirant revêtir notre domicile céleste… nous gémissons accablés parce que nous voulons non pas nous dépouiller, mais nous revêtir, afin que ce qui est mortel soit englouti par la vie. » (II, Cor.,