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de bouton mi-esclos ; plus gentille encore que belle, plus mutine qu’esclavée, plus folastre que pensante à travers tant de vers expressifs qui chantent et chanteront longtemps encore dans nostre cerveau.

Mignonne, allons voir si la rose…

ou encore :

Maistresse, cmbrasse-moy, baise-moy, serre-moy ;

Haleine contre haleine, eschaiiffe-moy la vie ;

Mille et mille baisers donne-moy, je te prie.

Amour veut tout sans nombre, Amour n’a point de loy.

Pierre Mathieu, dans Quatrains de la vie, où la phylosophie fait place aux observations et au goust de son temps, a condensé dans sa formule ordinaire cette vérité que la femme sans grâce ne sauroit exister :

Une beauté sans gfrâce est un vaisseau sans voiles, Sans verdure un printemps, sans lumière un flambeau, Un jour sans le soleil, une nuit sans estoiles, Et la grâce pourtant n’affranchist du tombeau.

Baïf, en veine de gaillardise selon sa coustume, fait parade de son goust pour les femmes meures ; il l’avoue fort explicitement et à la bonne franquette en un simple huictain :

Je n’ayme ni la pucelle, (Elle est trop verte), ny celle Qui est par trop vieille aussy ; Celle qui est mon soucy,