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du xvie siècle sont bien ces Appasteurs d’oreille dont parle du Bellay. Ils dissimulent leur rusticité, leur puissance virile et leurs désirs impestueux sous de doulces façonnettes ; ce sont des maniéristes pleins d’accortise et d’élégance extresmes, qui affec- tent moins de licence qu’ils n’en prennent, qui voyent la vie avec la philosophie épicurienne des latins décadens et pensent au demeurant qu’

Œuvres d’amour sont œuvres de Féerie, Un jour croissant, l’autre fois en décours.

Aussy les gentes et mignonnes maistresses de tous ces enfans du Parnasse fleury hantent souvent nos resves comme des types achevés et exquis de la femme pestrie d’idéalité, A travers chansons , stances, sonnets, odes et ballades, ces doulces mies apparoissent, semblables à des roynes simplettes, à des nymphettes divines, à des bergères diadesmèes par l’amour et la poësie ; elles se proufilent dans nostre esprit, ces sveltes Cythérées, pareilles âla déli- cieuse image de Mathilda dans le Purgatoyre du Dante, alors qu’elle apparust subitement aux trois poètes sur les bords du fleuve Léthé, chai)tant et cueillant l’une après l’aultre les fleurs dont sa route estoit esmaillée. C’est pourquoy, à l’exemple du Dante, nous serions tenté de nous esclamer, en pluria- lisantle vœu : « 0 belles Dames, qui vous reschauffez aux rayons d’amour… s’il faut en croire les traicts