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esgorger pour les belles dames « de pensées amou- reuses » que le bien disant Coquillard desjà nous monstra à son époque.

Si cointes, si jolies, si frisques, Si pleines de doulces amours, Si propres pour treuver replicqucs, Si promptes pour donner secours, Si humaines à Gens de Cour.

II

Nos admirables poëtes de la Renaissance, ceux de la Pléiade et les aultres, ont compris et senty la femme en masles sanguins qu’ils estoient, glorieuse- ment avec ce culte de la forme et cette mesme pas- sion ardente qui faisoit vivre les chairs rosoyantes, si largement modelées des vierges de Vinci ou des courtisanes du Titien et qui animoit les marbres des Diane ou des Psyché sous le ciseau de Michel-Ange, de Cellini, de Jean Goujon ou de Germain Pilon.

Oncques la femme ne fust asseurément mieulx divinisée dans sa forme visible et tangible ; oncques sa beauté, sous toutes ses faces, ne fust plus poéti- quement amignardée, diasprée, pourprée et nimbée d’amour ; oncques enfin on n’apporta dans l’ex- pression de ses sentimens plus d’audace, plus d’énergie et d’enthousiasme, plus de verve, plus de Fluidité de veine, comme on disoit alors. Les poëtes